Mémoires posthumes d'un petit poisson assassiné
- cinquième partie -
- conclusion -
- conclusion -
Fabiano s’est approché de moi, et il m’a invité à venir avec lui... Nous avons plongé plusieurs fois de suite à une profondeur de dix mètres environ... Cependant ma tête a commencé à tourner et à côté des oursins, des coquillages et des étoiles de mer, j’ai commencé à voir d’autres étoiles... Mes jambes sont devenues lourdes... Mes battements cardiaques se sont accélérés... Je nageais avec une grande difficulté... je suis remonté vite à la surface... Fabiano avait disparu et le bateau était plus loin que je l’imaginais... J’ai commencé à nager vers le bateau... Quand on a perdu l’habitude de plonger, la « máscara », les « pés de pato » et le « esnorquel » deviennent encombrants... Je ne sentais plus mes jambes, ni mes bras... Le courant me poussait loin du bateau... L’air me manquait... Ma gorge brûlait... J’ai donc vécu les deux minutes les plus longues de ma vie...
Barbara>Mon Dieu !
Fernando> Mais enfin, j’ai réussi à atteindre tout seul le bateau...
Barbara>Oh là là, me voilà bien soulagée. Fin heureuse pour ton aventure, Bravo! J’adore les histoires qui finissent en bonheur, surtout quand tu en es le protagoniste...
Fernando> Merci mon Trésor !
Barbara>Mais tu crois, Fernando, que nous trouverons un éditeur pour notre premier livre de contes pour les enfants ?
Fernando> Pourquoi pas ?
******
- Tiens le camion-poubelle s’approche de nous !
- Ca y est! On est bon pour devenir des miettes de poisson pourri.
- Ce sera vraiment la fin pour nous... Adieu ami Brás !
- Adieu amie Virgília! Si je n’étais pas mort je t’embrasserais sur la bouche...
- Si je n’étais pas morte, je me laisserais faire avec plaisir Brás...
- Nous nous sommes rencontrés trop tard, Virgília...
- Tu as raison Brás... Trop tard...
******
Barbara>Mon Dieu !
Fernando> Mais enfin, j’ai réussi à atteindre tout seul le bateau...
Barbara>Oh là là, me voilà bien soulagée. Fin heureuse pour ton aventure, Bravo! J’adore les histoires qui finissent en bonheur, surtout quand tu en es le protagoniste...
Fernando> Merci mon Trésor !
Barbara>Mais tu crois, Fernando, que nous trouverons un éditeur pour notre premier livre de contes pour les enfants ?
Fernando> Pourquoi pas ?
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- Tiens le camion-poubelle s’approche de nous !
- Ca y est! On est bon pour devenir des miettes de poisson pourri.
- Ce sera vraiment la fin pour nous... Adieu ami Brás !
- Adieu amie Virgília! Si je n’étais pas mort je t’embrasserais sur la bouche...
- Si je n’étais pas morte, je me laisserais faire avec plaisir Brás...
- Nous nous sommes rencontrés trop tard, Virgília...
- Tu as raison Brás... Trop tard...
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Barbara>Je ne sais pas... Un livre dont la première histoire raconte le suicide d’un petit garçon et la troisième une histoire d’amour entre deux poissons morts... Tu ne trouves pas que ça devient trop morbide?
Fernando>C’est le monde avant nos contes qui est devenu morbide, Barbara... Un monde où on fait sauter les poissons avec de la dynamite, c’est un monde assez morbide, non ?
Barbara> Oui.
Fernando> Et nous ne pouvons pas cacher la vérité aux enfants... Sinon leur génération, au lieu de chercher des solutions aux problèmes gravissimes qu’elle héritera de nous, les rendra encore plus graves par ignorance, comme a fait la nôtre... Et n’oublions pas que notre livre s’adresse aux enfants adultes et non aux petits enfants...
Barbara>De toute façon, j’ai de la peine à imaginer qu’un père achète notre livre pour l’offrir à son fils ou à sa fille comme cadeau d’anniversaire...
Fernando>On verra !
******
- Non, non, ne pleure pas Virgília, ne pleure pas! Je suis sûr qu’un autre couple poursuivra notre amour... Les amoureux s’en vont, mais Cupidon est immortel... J’imagine par exemple que la touriste suisse qui m’a presque sauvé la vie ...
- Oui...
- Pourrait bien rencontrer par hasard notre pêcheur farfelu sur la plage et...
- Oui, je crois qu’ils se ressemblent et qu’ils nous ressemblent...
- Tous les couples d’amoureux se ressemblent Virgília, parce que le sentiment que les emballe, c’est toujours le même, et ce sont eux le seul espoir de salut pour ce bas-haut monde... Donc... Donc...
- Donc ?
- Chantons en choeur avant de disparaître à jamais...
- Quoi ?
- « Marions-les! Marions-les!
- Je crois qu’ils se ressemblent...
- Marions-les! Marions-les!
- Ils seront très heureux ensemble ! »
******
- Oh ! là le nettoyeur a ramassé le petit corps de mon amie Virgília... Mais il n’a pas vu le mien...
- AAAAAAAiiiieeeee !!! Il vient de me marcher dessus avec son gros pied, en m’enfonçant dans le sable, la brute! Tant mieux, je deviendrai un précieux fossile... En l’an 3000, des curieux archéologiques de cette race de vivants qui débarqueront sur la Terre, venus d’une planète lointaine pour anéantir les humains, me retrouveront ici, m’exposeront dans un musée d’Histoire Naturelle, et je deviendrai la prouve indiscutable de l’irrationalité humaine... Cela si l’amour ne sauve pas les hommes juste avant l’anéantissement total... On verra !
“Sans les animaux le monde ne serait pas humain”
Boris Cyrulnik
fin
Fernando>C’est le monde avant nos contes qui est devenu morbide, Barbara... Un monde où on fait sauter les poissons avec de la dynamite, c’est un monde assez morbide, non ?
Barbara> Oui.
Fernando> Et nous ne pouvons pas cacher la vérité aux enfants... Sinon leur génération, au lieu de chercher des solutions aux problèmes gravissimes qu’elle héritera de nous, les rendra encore plus graves par ignorance, comme a fait la nôtre... Et n’oublions pas que notre livre s’adresse aux enfants adultes et non aux petits enfants...
Barbara>De toute façon, j’ai de la peine à imaginer qu’un père achète notre livre pour l’offrir à son fils ou à sa fille comme cadeau d’anniversaire...
Fernando>On verra !
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- Non, non, ne pleure pas Virgília, ne pleure pas! Je suis sûr qu’un autre couple poursuivra notre amour... Les amoureux s’en vont, mais Cupidon est immortel... J’imagine par exemple que la touriste suisse qui m’a presque sauvé la vie ...
- Oui...
- Pourrait bien rencontrer par hasard notre pêcheur farfelu sur la plage et...
- Oui, je crois qu’ils se ressemblent et qu’ils nous ressemblent...
- Tous les couples d’amoureux se ressemblent Virgília, parce que le sentiment que les emballe, c’est toujours le même, et ce sont eux le seul espoir de salut pour ce bas-haut monde... Donc... Donc...
- Donc ?
- Chantons en choeur avant de disparaître à jamais...
- Quoi ?
- « Marions-les! Marions-les!
- Je crois qu’ils se ressemblent...
- Marions-les! Marions-les!
- Ils seront très heureux ensemble ! »
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- Oh ! là le nettoyeur a ramassé le petit corps de mon amie Virgília... Mais il n’a pas vu le mien...
- AAAAAAAiiiieeeee !!! Il vient de me marcher dessus avec son gros pied, en m’enfonçant dans le sable, la brute! Tant mieux, je deviendrai un précieux fossile... En l’an 3000, des curieux archéologiques de cette race de vivants qui débarqueront sur la Terre, venus d’une planète lointaine pour anéantir les humains, me retrouveront ici, m’exposeront dans un musée d’Histoire Naturelle, et je deviendrai la prouve indiscutable de l’irrationalité humaine... Cela si l’amour ne sauve pas les hommes juste avant l’anéantissement total... On verra !
“Sans les animaux le monde ne serait pas humain”
Boris Cyrulnik
fin