domingo, 29 de janeiro de 2012

"Memórias de um peixinho assassinado" - parte 5/5 - Conto de Barbara Fournier & Fernando Costa





Mémoires posthumes d'un petit poisson assassiné

- cinquième partie -


- conclusion -


Fabiano s’est approché de moi, et il m’a invité à venir avec lui... Nous avons plongé plusieurs fois de suite à une profondeur de dix mètres environ... Cependant ma tête a commencé à tourner et à côté des oursins, des coquillages et des étoiles de mer, j’ai commencé à voir d’autres étoiles... Mes jambes sont devenues lourdes... Mes battements cardiaques se sont accélérés... Je nageais avec une grande difficulté... je suis remonté vite à la surface... Fabiano avait disparu et le bateau était plus loin que je l’imaginais... J’ai commencé à nager vers le bateau... Quand on a perdu l’habitude de plonger, la « máscara », les « pés de pato » et le « esnorquel » deviennent encombrants... Je ne sentais plus mes jambes, ni mes bras... Le courant me poussait loin du bateau... L’air me manquait... Ma gorge brûlait... J’ai donc vécu les deux minutes les plus longues de ma vie...

Barbara>Mon Dieu !

Fernando> Mais enfin, j’ai réussi à atteindre tout seul le bateau...

Barbara>Oh là là, me voilà bien soulagée. Fin heureuse pour ton aventure, Bravo! J’adore les histoires qui finissent en bonheur, surtout quand tu en es le protagoniste...

Fernando> Merci mon Trésor !

Barbara>Mais tu crois, Fernando, que nous trouverons un éditeur pour notre premier livre de contes pour les enfants ?

Fernando> Pourquoi pas ?
     
 
******

- Tiens le camion-poubelle s’approche de nous !

- Ca y est!  On est bon pour devenir des miettes de poisson pourri.

- Ce sera vraiment la fin pour nous... Adieu ami Brás  !

- Adieu amie Virgília! Si je n’étais pas mort je t’embrasserais sur la bouche...
- Si je n’étais pas morte, je me laisserais faire avec plaisir Brás...
- Nous nous sommes rencontrés trop tard, Virgília...

- Tu as raison Brás... Trop tard...


******






Barbara>Je ne sais pas... Un livre dont la première histoire raconte le suicide d’un petit garçon et la troisième une histoire d’amour entre deux poissons morts... Tu ne trouves pas que ça devient trop morbide? 
Fernando>C’est le monde avant nos contes qui est devenu morbide, Barbara... Un monde où on fait sauter les poissons avec de la dynamite, c’est un monde assez morbide, non ? 
Barbara> Oui. 
Fernando> Et nous ne pouvons pas cacher la vérité aux enfants... Sinon leur génération, au lieu de chercher des solutions aux problèmes gravissimes qu’elle héritera de nous, les rendra encore plus graves par ignorance, comme a fait la nôtre... Et n’oublions pas que notre livre s’adresse aux enfants adultes et non aux petits enfants... 
Barbara>De toute façon, j’ai de la peine à imaginer qu’un père achète notre livre pour l’offrir à son fils ou à sa fille comme cadeau d’anniversaire... 
Fernando>On verra ! 

****** 

- Non, non, ne pleure pas Virgília, ne pleure pas! Je suis sûr qu’un  autre couple poursuivra notre amour... Les amoureux s’en vont, mais Cupidon est immortel... J’imagine par exemple que la touriste suisse qui m’a presque sauvé la vie ... 
- Oui... 
- Pourrait bien rencontrer par hasard notre pêcheur farfelu sur la plage et... 
- Oui, je crois qu’ils se ressemblent et qu’ils nous ressemblent... 
- Tous les couples d’amoureux se ressemblent Virgília, parce que le sentiment que les emballe, c’est toujours le même, et ce sont eux le seul espoir de salut pour ce bas-haut monde... Donc... Donc... 
- Donc ? 
- Chantons en choeur  avant de disparaître à jamais... 
- Quoi ? 
- « Marions-les! Marions-les! 
- Je crois qu’ils se ressemblent... 
- Marions-les! Marions-les! 
- Ils seront très heureux ensemble ! » 

******  
- Oh ! là le nettoyeur a ramassé le petit corps de mon amie Virgília... Mais il n’a pas vu le mien... 
- AAAAAAAiiiieeeee !!! Il vient de me marcher dessus avec son gros pied, en m’enfonçant dans le sable, la brute! Tant mieux, je deviendrai un précieux fossile... En l’an 3000, des curieux archéologiques de cette race de vivants qui débarqueront sur la Terre, venus d’une planète lointaine pour anéantir les humains, me retrouveront ici, m’exposeront dans un musée d’Histoire Naturelle, et je deviendrai la prouve indiscutable de l’irrationalité humaine... Cela si l’amour ne sauve pas les hommes juste avant  l’anéantissement total... On verra ! 
“Sans les animaux le monde ne serait pas humain” 

Boris Cyrulnik 
fin

domingo, 22 de janeiro de 2012

"Memórias de um peixinho assassinado" - parte 4/5 - Conto de Barbara Fournier & Fernando Costa






Mémoires posthumes d'un petit poisson assassiné

- quatrième partie -

Parmi tant d’erreurs, il y en a une particulièrement grave: Vous avez provoqué l’extinction de plusieurs espèces d’animaux, mammifères, oiseaux et poissons, comme moi ... Vous, les prétendus rois de la création, vous avez reçu de l’auteur de toutes choses cette planète en pleine forme... Et voilà qui vous l’avez rendue malade...



******

 -Fernando >Tu ne peux pas imaginer Barbara chérie, le tas d’histoires absurdes que j’ai déjà entendu raconter à propos de la pêche « prédatrice » à Cabo Frio et environs...
- Barbara> Je vais souffrir en t’écoutant, mais ma curiosité insatiable te prie de me les raconter tout de suite...
- Fernando >Ça ne fait pas longtemps, les pêcheurs de cette région tuaient des montagnes de poissons, ouvraient leurs ventres au couteau, prenaient juste leurs œufs pour les vendre sur le marché et jetaient leurs corps dans la mer...
- Barbara >Non !
- Fernando >Oui ! Hélas ! Et comme les mâles ne sont pas trop différents des femelles, tu imagines déjà ce que se passait, n’est-ce pas ?
- Barbara >Mon Dieu ! Ce n’est pas vrai !



******



J’ai vécu seulement cinq brefs jours quand j’aurais dû en vivre cinq cents, selon l’envie contrariée de l’auteur de toutes choses...
Mais vous savez, d’une certaine façon, j’ai eu de la chance... Car mes cinq jours de vie ont été d’une beauté extraordinaire... Ciel toujours bleu foncé, brodé de quelques beaux nuages fatigués de l’océan, soleil brillant mais pas trop chaud, eau transparente et un peu froide, comme nous, les bonitos, nous l’aimons... Je me disais, émerveillé: je veux vivre cinq cents jours, mais il vaut déjà la peine d’être né pour savourer un seul jour comme celui-là... Et alors pour me faire plaisir le lendemain était encore plus beau que le jour précédent, jusqu’à ce que le cinquième, le plus beau, est arrivé... Un samedi, aujourd’hui. Vous savez quand la vie est belle et qu’on est heureux, un seul jour en vaut cent...
Mais rien à faire, c’est dur de mourir par un samedi si beau...
- Quoi !!? Comment ? Est-ce que j’ai entendu une voix ? Qui est-ce qui aurait le courage d’adresser la parole à un petit poisson mort ?
- Moi !
- Moi, qui ?




- Moi, ta compagne d’infortune, une petite poissonne morte... Les gentils touristes sont arrivés trop tard pour moi aussi...
- Salut, je m’appelle Brás.
- Salut, je m’appelle Virgília.
- Tu sais cette expression fatale m’a fait peur dès que je l’ai entendu pour la premier fois... “Trop tard”... Maintenant je comprend pourquoi...
- À moi, ce qui m’a fait toujours peur, ce sont les affreux humains et maintenant je comprend pourquoi...
- Tu sais, de toutes les personnes que j’ai vues pendant mes cinq brefs jours de vie, une seule m’a semblé vraiment humaine...
- Laquelle ?
- Un pêcheur sui-generis qui partait en mer un jour oui, un jour non.
- Quel était le nom de son bateau?
 - « Estrela d’Alva »
- Beau nom !
- Mon père l’adorait et parlait assez souvent de lui... Je l’ai vu au moins deux fois, couché sur la proue de son petit grand bateau regardant les nuages se promener dans le ciel pendant la journée et les étoiles chanter dans la nuit...
- C’est celui qui portait toujours un grand chapeau de paille ?
 - Exact !
- Celui qui avait le seul bateau à voile du coin?
- C’est exact ! Alors tu le connaissais aussi?
 - Impossible ne pas le connaître... Mais les autres pêcheurs riaient de lui à cause de ses bizarreries...
- Quelles bizarreries ?
 - La voile blanche et verte digne d’une jonque chinoise, le sombrero, le « poisson volant » jaune et bleu au haut du mât, le magnétophone toujours en main pour enregistrer ses aventures, la petite sculpture en forme de Victoire de Samotrace sur la proue de son bateau, l’habitude de chanter des extraits d’opéra pendant qu’il astiquait son bateau pour partir en mer ou au retour, la citation de Goethe peinte sous le nom du bateau...
- La foule est bête et ne tolère jamais des étrangers dans son nid... Pour moi il était le seul à aimer et à comprendre la mère nature... Tandis que les autres pêcheurs ne parlaient que de nous tuer en kilos, en tonnes, il chantait la beauté et cherchait les sirènes... Mais tu m’as rendu curieux à propos de la citation de Goethe qu’il avait transcrit sur la proue de son bateau...
- Oh ! C’est du nouveau !
« Si tu veux progresser vers l’infini, explore le fini, dans toute les directions ».
- Quelle merveille !
 - C’est la citation la plus sage que je n’ai jamais vu griffée sur la proue d’un bateau... Signe d’un pêcheur sui-generis et vraiment romantique, dans le meilleur sens du terme.
- Et qui ne pêchait que pour se nourrir, en respectant toujours la loi que tous les autres ignorent ou font semblant d’ignorer...
- Malheureusement il n’a pas fait école...
 - Mais peut-être qu’après la publication de ce conte...
 - On verra.
******



Fernando>Tu sais, ma belle, l’autre jour (il y a cinq mois déjà ) j’ai lu un article terrifiant sur la revue « Veja »...
Barbara > C’est vrai ? Raconte !
Fernando : L’article affirmait que si on ne fait pas quelque chose d’urgent, les océans, les mers, les lacs et les rivières du monde entier seront bientôt vides de poissons... De poissons et de toutes les autres formes de vie aquatique...
Barbara : Je ne veux pas le croire...
Fernando : Mais l’article montrait des photos et fournissait tous les détails techniques sur des bateaux très sophistiqués qui repèrent les bans des poissons avec des sonars et qui les pêchent avec des filets gigantesques de plusieurs kilomètres de longueur... Mais il y en a quelque chose d’encore plus grave...
Barbara > -Mais qu’est-ce que pourrait être encore plus grave que cela ?
Fernando: La pêche avec des filets qui ravagent le fond des océans en détruisant les récifs, fondement de toute la chaîne de la vie dans la mer... Mais il y en a quelque chose d’encore plus grave...
Barbara : - Cela me fera souffrir mais dis-le s’il te plaît...
Fernando : La pêche à la dynamite...
 Barbara : Elle est tristement fameuse, hélas.
 Fernando : Mais il y a quelque chose d’encore plus grave...
Barbara : Plus grave que la pêche avec des explosifs?
Fernando : Oui, la pêche au cyanure!
Barbara : Le poison ?
Fernando : Oui, hélas, la gourmandise humaine est sans bornes, n’est-ce pas ?
Barbara : C’est vrai... Tu as raison...



******



- Tu sais, ami Brás, il y a un seul espoir de salut pour les animaux qui ont le malheur de cohabiter sur la planète Terre avec les affreux humains...
- Les hommes ça tue et ça bouffe tout ... Dis-moi lequel, amie Virgília?
- Qu’une race de vivants plus puissants et plus cruels qu’eux, venus d’une planète lointaine, débarquent sur la Terre et fassent avec eux ce qu’ils ne cessent de faire avec nous...
- Nous tuer et nous bouffer de la forme la plus irrationnelle qui soit...



******





Fernando> Cela faisait longtemps que je n’avais plus plongé...
Barbara> C’est la suite de l’histoire que tu as commencé à me raconter plus haut ?
Fernando>Oui !
Barbara> Je t’écoute déjà avec mon cœur qui bat à toute vitesse...
Fernando>Les trois plongeurs étaient déjà au fond... Très loin du bateau...
Barbara>Oui...
Fernando>Le soleil brillait, l’eau était transparente et tiède, la mer étale, le vent très doux...
Barbara>Oui
Fernando> Il y avait encore quatre personnes sur le bateau...
Barbara>Qui ?
Fernando>Mon ami Fabiano, le patron du « Murena », son assistant Patrick, moi et une fille belle et pulpeuse comme une poire, avec un bikini minuscule...
Barbara>Ah ! Bon !
Fernando> Ils ont commencé à plonger dans l’eau et à nager dans toutes les directions...
Fernando>Moi, comme je te l’ai déjà dit, cela faisait longtemps que je n’avais pas nagé... Mais quand la belle fille a plongé dans l’eau, j’ai eu envie d’y aller aussi...
Barbara > Coquin !
Fernando>J’ai pris donc mes palmes, ma masque de plongée, mon esnorquel  et j’ai plongé à mon tour...
Fabiano s’est approché de moi, et il m’a invité à venir avec lui... Nous avons plongé plusieurs fois de suite à une profondeur de dix mètres environ... Cependant ma tête a commencé à tourner...


domingo, 15 de janeiro de 2012

"Memórias de um peixinho assassinado" - parte 3/5 - Conto de Barbara Fournier & Fernando Costa








Mémoires posthumes d'un petit poisson assassiné

- troisième partie -

Trop tard ! La touriste suisse m’a déposé délicatement sur le sable et s’en est allée en pleurant... Connaissez-vous une autre expression plus triste que celle-là ? “Trop tard !” Cinq jours de vie seulement et déjà pour moi tout était fini.
Est-ce que vous me voyez déjà ? Approchez-vous ! Plus ! Un peu plus ! S’il vous plaît, encore un peu plus ! Regardez moi, le petit cadavre argenté posé sur le sable de la plage du Forte à Cabo Frio. On dirait un morceau de miroir en feu sous ce soleil éclatant des tropiques...


Fernando - Tiens, je vais te raconter un secret, Barbara...
Barbara - Lequel ?
Fernando - Rappelle-toi de la première fois où je suis allé vers l’île des Papagaios.
Barbara - Bien sûr, je m’en souviens. Tu as enregistré cette aventure pour moi. J’ai adoré l’interview que tu as faite avec tes amis plongeurs qui ont raconté ce qu’ils avaient vu de beau au fond de la mer.
Fernando - Bravo tu as une bonne mémoire, mais ce que je ne t’ai pas raconté.
Barbara - oui
Fernando - C’est que quelques minutes avant d’enregistrer cet entretien-là, je me suis presque noyé.
Barbara - Mon Dieu! Comment cela ?
Fernando - Avant la fin de ce conte je te le raconterai...


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J’avais tant des rêves pour les 500 jours de ma vie... Visiter les vingt îles paradisiaques de Cabo Frio, Arraial do Cabo et Buzios par exemple... J’ai rêvé de ces belles îles dès que je suis né, parce que mon père ne s’arrêtait pas d’en parler... Pacageais, Comprida, Dois Irmãos, Redonda, dos Capões, plus les quinze autre, dont je préfère oublier les noms maintenant... Pourquoi ? Parce que cela fait trop mal de parler d’un rêve non réalisé, quand on est déjà mort. Un jour, quand vous serez morts, vous me donnerez raison... Ça c’est sûr... Donc réalisez vite tous vos rêves! Construisez votre bateau à voile, allez rencontrer votre bien-aimée à Paris, mais juste avant, écrivez avec elle votre premier livre de contes à deux cerveaux... Dépêchez-vous, car comme disait ma grand-mère Balbina, la mort ne nous envoie jamais de carton d’invitation! Prenez ma tragédie personnelle comme avertissement, mes chers amis encore vivants... Il y a seulement cinq minutes, je respirais comme vous le faites maintenant, je nageais à toute vitesse, je bougeais de plusieurs façons différentes mon petit corps agile, en secouant tout heureux ma petite tête peuplée de beaux rêves et voilà que maintenant...


´´´´´´´´´´´´
Est-ce que vous me voyez déjà ? Approchez-vous ! Plus ! Un peu plus ! S’il vous plaît, encore un peu plus ! Regardez-moi, le petit cadavre argenté posé sur le sable de la plage du Forte à Cabo Frio ? On dirait un morceau de miroir en feu sous ce soleil éclatant des tropiques...

 - Mais je remarque que vous avez froncé les sourcils. J’imagine que vous vous demandez :
- Pourquoi pareil drame à cause de la mort d’un tout petit poisson ? Parce que c’est un crime honteux que vos semblables viennent de commettre avec moi, mes frères et soeurs... La raison vous autorise à pêcheur pour vous nourrir seulement... Nous, les poissons, nous faisons du même, guidés par l’instinct de survie, en nous mangeant les uns les autres... Mais vous ne verrez jamais un poisson plus fort tuer des tonnes d’autres poissons, les entasser dans les frigos pour les vendre très cher sur le marché, en jetant dans la poubelle ceux qui ne peuvent être vendus à des tarifs élevés. Mais le plus grave, c’est que je suis un enfant et tuer un enfant c’est le crime des crimes... L’enfant doit devenir adulte, s’épanouir, avoir des enfants et seulement après être pêché. L’auteur de toutes choses a voulu que le cycle de la vie se referme... Les hommes sont en train de casser le cycle de la vie dans la mer et ça c’est grave... Ça c’est bien grave... Je prophétise un futur très sournois pour vous, folle race humaine ! Encore plus sournois que le présent qui est déjà très sournois... Ou vous changez votre idiote façon de vivre tout de suite ou vous serez anéantis bientôt par la faim, la violence et la misère... Fruits amers des nombreuses fautes qui vous ne cessez de commettre, depuis que l’on vous a vus débarquer sur cette petite-grande planète perdue au fin fond d’un univers qui, paraît-il, n’est plus infini, hélas !... Parmi tant d’erreurs, il y en a une particulièrement grave: Vous avez provoqué l’extinction de plusieurs espèces d’animaux, mammifères, oiseaux et poissons, comme moi ... Vous, les prétendus rois de la création, vous avez reçu de l’auteur de toutes choses cette planète en pleine forme... Et voilà qui vous l’avez rendue malade...


(continuation dans un futur billet - continua num futuro post)



domingo, 8 de janeiro de 2012

"Memórias de um peixinho assassinado" - parte 2/5 - Conto de Barbara Fournier & Fernando Costa





"Memórias de um peixinho assassinado"

- deuxième partie -

- On s’y cassera les dents! ce filet assassin est en nylon beaucoup trop résistant...
- Brás ! Brás ! Brás!
- Trop tard! Prions !
Je suis né le mercredi 22 juin 2004, nous sommes le 26 juin 2004, samedi et je suis déjà mort... Mort non, assassiné... J’étais un petit « bonito », qui veut dire “beau” en français... Un poisson de mon espèce peut vivre jusqu’à 500 jours... Mais moi, pauvre de moi je n’ai pas dépassé le centième de mon espérance de vie.. Est-ce que vous me voyez déjà? Approchez-vous ! Plus ! Un peu plus ! S’il vous plaît, encore un peu plus ! Regardez-moi! Le petit cadavre argenté posé sur le sable de la plage du Forte à Cabo Frio, c’est moi! On dirait un morceau de miroir en feu sous ce soleil éclatant des tropiques...


Vous avez déjà remarqué que je ne suis pas seul, n’est-ce pas ?... Des centaines petits « bonitos » comme moi, transformés en cadavres, dansent à mes côtés à la faveur des vagues... Elle est belle notre danse macabre, non ? Une génération tout entière de « bonitos » anéantie en un rien de temps par la bêtise humaine... Ou pour ne pas être injuste avec vous, de certains êtres humains...
Oh ! Vous savez ? À la dernière minute, j’ai eu l’espoir d’être sauvé... Mon père avait peut-être raison « l’espoir c’est le dernier à mourir »... Et ma mère aussi... « Mais il meurt quand même... »
Il y a cinq minutes j’étais encore vivant... Je sursautais sur le sable chaud du bout de la plage du Forte en trébuchant... L’eau me manquait et ma gorge brûlait... Ma tête tournait et mes forces m’abandonnaient petit à petit... Vous voulez éprouver sensation pareille mon petit ami lecteur ?...
Plonge dans l’eau et reste deux minutes sans respirer... C’est terrible... Ce seront les deux minutes les plus longues de ta vie... Deux minutes que dureront une éternité... Deux minutes et pas une seconde de plus, sinon tu seras mort comme moi, mon petit...
Mais comme je vous disais au moment où je me débattais en pleine agonie, pendant que les pêcheurs, complètement indifférents à ma mort imminente et à celle de plusieurs centaines de mes frères et soeurs d’infortune, entassaient les gros poissons dans leur « tabuleiros », quelques touristes ont eu pitié de nous, les petits... Ils ont commencé à nous prendre par la queue et à nous rejeter dans la mer... Une touriste suisse s’est approchée de moi... Une belle femme très blanche, avec du rouge aux joues, des belles jambes et une tête rêveuse... Je me suis dit : “Tiens je serai sauvé”... Mais hélas, il y avait tant de petits poissons à rejeter dans la mer, que lorsque mon tour est arrivé, c’était trop tard...
La vie m’avait déjà abandonné... J’avais la bouche grande ouverte, l’oeil immobile, le cœur arrêté... Bref j’étais raide mort! La charmante touriste suisse m’a pris dans la paume de sa belle et longue main et a répété ce qui ma mère venait de dire... Trop tard ! Tout de suite après quelques gouttes d’eau salé sont tombées sur ma tête... Trop tard ! La touriste suisse m’a déposé délicatement sur le sable et s’en est allée en pleurant... Connaissez-vous une autre expression plus triste que celle-là ? “Trop tard !” Cinq jours de vie seulement et déjà pour moi tout était fini.

(continuation dans un futur billet - continua num futuro post)


domingo, 1 de janeiro de 2012

"Memórias de um peixinho assassinado" - parte 1/5 - Conto de Barbara Fournier & Fernando Costa






Boa noite amiga visitante!

De presente pra você, aqui vai a primeira parte de um conto escrito pela romancista e jornalista suiça Barbara Founier, em parceria comigo. O conto está em francês.
- Porque?
- Por que a Barbara Fournier é "franco-suiça", (quer dizer, nasceu na parte francesa da Suiça) e nós escrevemos o conto a quatro mãos em francês. Mas francês tem mistério não amiga. É quase igual a português. E depois com a ajuda dos tradutores on-line você pode atualmente entender textos em qualquer idioma. Com o risco de enormes confusões, algumas engraçadas outras trágicas, diga-se de passagem. O conto é trágico. Seu título é "Memórias de um peixinho assassinado" e eu tive a idéia de escrevê-lo após presenciar a matança inútil de uma infinidade de peixinhos na praia do Forte em Cabo Frio. Aquela velha estória. Rede de malha excessivamente fina, que arrasa com todos os recém-nascidos da MAR. A Barbara adicionou simpatia, esperança e poesia à minha estória original. Espero que goste.


Mémoires posthumes d’un petit poisson 
assassiné - Part 1/5

 ( Memórias de um peixinho assassinado parte 1/5) 

« La tendresse est plus forte que la dureté, l’eau est plus forte que le rocher, l’amour est plus fort que la violence. »
Hermann Hesse

« Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est dans l'eau »

- Attention au filet Brás ! Oh ! là là il chante, sans m’écouter, le pauvre... Brás ! Brás !
- « Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est là-haut?»

- Sauve-toi Brás! Les pêcheurs sont en train de lancer leur filet !
- Vite ! Vite mon garçon ! Non ! non ! non ! Pas de ce côté!... Pas de ce côté, mon petit Brás ! Le chemin est fermé de ce côté !
 - Nage par ici ! Plus vite ! Suis ton papa ! Plus vite ! Viens Brás!

******
- Trop tard chéri, il est déjà emprisonné notre cher et unique enfant ! Et il sera mort dans quelques instants...
- Non pas encore, pas encore, chérie, « l’espoir c’est toujours
 le dernier à mourir »...
- Mais il meurt quand même l’espoir... Regarde , les maudits pêcheurs tirent déjà l’énorme filet assassin vers la plage...
- Essayons de trouver un trou dans leur filet...
- Impossible, cette sorte de filet industriel n’a pas de trous!
- Alors, essayons de réunir quelques amis pour mordre dans ce maudit filet ...
- On s’y cassera les dents! ce filet assassin est en nylon beaucoup trop résistant...


( suite dans un futur billet - continuação num futuro post )